Depuis plusieurs jours, une nouvelle polémique est née d'un épisode diffusé le lundi 3 mars dernier à 20h15 sur France 3. Différentes des précédentes polémiques de ces derniers mois, celle-ci...
Depuis plusieurs jours, une nouvelle polémique est née d'un épisode diffusé le lundi 3 mars dernier à 20h15 sur France 3. Différentes des précédentes polémiques de ces derniers mois, celle-ci fait beaucoup parler, le CSA étant même saisi. Explications.
Les téléspectateurs de Plus belle la vie ont assisté à un échange surréaliste entre deux personnages de la série. Thomas (Laurent Kerusoré) a en effet appris à Mirta (Sylvie Flepp) a "rouler" ainsi que le vocabulaire nécessaire pour que cette dernière puisse faire croire à l'inspecteur de l'aide sociale que le cannabis retrouvé chez le couple Thomas - Gabriel est bien le sien afin que ceux-ci obtiennent l'agrément pour adopter un enfant.
Pour être crédible, Mirta a répété tout ce que Thomas lui a appris sur la question : "Le shit, c'est de la résine de cannabis, la croquette, c'est un bout de shit. L'herbe ou la weed, c'est fait à partir des feuilles de plante, enfin la fleur" disait-elle avant d'ajouter " Je fume la fleur qui a un taux de THC de 15 à 20 % et j'utilise un grinder pour la décompacter que je mélange avec du tabac, pour faire un stick, je prends un filtre marocain. Pour un bédo, un joint, un cône avec des slims ". Mais ce n'est pas tout, lors de cette leçon, Thomas a aussi expliquer comment cultiver la plante : "En pleine terre, en jardinière, ou en placard".
Bien évidemement, avant cet épisode, la chaîne avait prit soin de diffuser un message d'avertissement : "L'usage de produits stupéfiants est dangereux pour la santé et interdit par la loi. Pour plus d'informations et recevoir de l'aide, téléphonez à Drogues Info Service", cependant, sur les réseaux sociaux, si beaucoup s'amusent et prennet ça au second degré s'agissant de Mirta Torres, beaucoup d'autres ont été stupéfié et même choqué.
Contactée par l'Express, France 3 s'est défendue. "Nous ne sommes pas là pour faire l'apologie de la drogue", a commenté un responsable de la programmation. "Le cannabis fait partie de notre société, et à tendance à se banaliser. Si on avait tourné la scène avec un ado, on aurait continué à banaliser la chose. Mais avec le personnage plus âgé de Mirta Torres, ça choque davantage. Et pour le vocabulaire, nous avons estimé qu'il est important de nommer les choses".
Malheureusement pour la chaîne publique, cette défense n'a pas fonctionné sur La Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) qui a saisi le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) pour protester contre cet épisode.
Dans un courrier daté du 7 mars 2014, Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildt, rappelle d'abord que la loi du 17 juin 2008 demande aux chaînes de radio-télé "de ne montrer une prise de drogue illicite que lorsque le scénario le justifie et que cela ne soit pas incitatif pour les jeunes téléspectateurs". Elle dit "s'interroger" sur la conformité de l'épisode de Plus belle la vie avec cette loi et sollicite l'avis du CSA.
Le fait est que l'épisode du joint tombe mal au moment où les études scientifiques confirment toutes la nocivité de la consommation de cannabis. "On a longtemps pensé que le cannabis était peu addictif, mais des travaux récents confirment le contraire", explique Jean-Antoine Girault, neurobiologiste et directeur de recherche à l'Inserm.
Producteur de la série, Hubert Besson s'est exprimé dans Le Grand Direct des Médias de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 : "Montrer comment on fabrique un joint n'est pas forcément incitatif. Si on regarde l'histoire dans son intégralité, on y voit également les effets secondaires : d'abord Mirta sous l'effet euphorisant de la drogue, puis avec un mal de crâne, et enfin en train de se faire engueuler par son mari".
Hubert Besson estime que dans cette affaire, la production et la chaîne ont parfaitement respecté leur mission de service public : "Être capable de dire un pétard est un pétard est aussi de l'info, ce n'est pas inciter les jeunes à la consommation", indique-t-il tout en précisant que la chaîne a pris toutes les précautions nécessaires en diffusant à l'antenne un avertissement avant l'épisode incriminé, puis en insérant la signalétique "déconseillé aux moins de 10 ans" durant sa diffusion.
~ Revoir la séquence de l'épisode ~
~ Revoir la réaction du producteur ~
Sources : jeanmarcmorandini.com; pblv-plusbellelavie.fr; purepeople.com; tvmag.lefigaro.fr; dailymotion.fr