PRECEDEMMENT
DANS LA CHAMBRE DE MIRTA, AU SELECT
ROLAND : Mirta…
MIRTA : Quoi ?
ROLAND : On ne peut plus continuer comme ça. Ça m’excite plus de passer par la sortir de secours
MIRTA : C’est du chantage ça. Si cette relation ne te convient pas…
ROLAND : Très bien. Tu as conscience de ce que ça signifie ? Je reviendrais plus
SUR LA TERASSE DU BAR DU MISTRAL
CELINE : Monsieur Chaumette ! Qu’est-ce que vous faites là ? Le rendez-vous avec l’adjoint au maire était à 10h et il est presque midi
VINCENT : Ma fille a fait une fugue
CELINE : Vous avez remué ciel et terre pour obtenir ce poste d’architecte de la ville, vous m’avez convaincu de vous soutenir je me suis impliquée
VINCENT : Vous ne comprenez pas ce que je vous dis ! Ma fille a disparue ! DISPARUE !
CHEZ LES MARCI
FRANCOIS : Ça c’est pour moi
FRANCOIS (au téléphone) : Allo ? Ouii. Monsieur Martineau. Beh j’allais vous appeler.
CHEZ LE BANQUIER
MR MARTINEAU : Il vous faut des liquidités Mr Marci sinon vous allez tout droit sur la saisie sur salaire. Vous êtes marié sous le régime de la communauté. Alors cela concernera aussi madame. Mais ne vous inquiétez pas on a toujours une solution. Le café de votre père. La seule solution, c’est de vendre. Il faut nous comprendre Mr Marci vous êtes allez beaucoup trop loin.
SUR LA PLACE DU MISTRAL, DEVANT CHEZ LES MARCI
BLANCHE : Bonjour
LA FACTRICE : Bonjour. Ça va comme vous voulez ?
BLANCHE : Mieux ça serait insupportable.
LA FACTRICE : C’est la rentrée des classes qui vous met dans cet état-là ?
BLANCHE : Ah la rentrée j’adore. Ce que je n’aime pas mais alors pas du tout c’est quand on me change de classe à la dernière seconde. J’ai une semaine pour préparer et mes cours du CM1 et refaire tous mes affichage. Alors facture, facture, lettre pour mon fils…
LA FACTRICE : Et j’ai un recommandé pour vous.
BLANCHE : De ?
LA FACTRICE : Trésors publique
BLANCHE (soupire) : j’aurais mieux fait de rester couchée. Je signe où ?
LA FACTRICE : En bas.
BLANCHE : Voilà
LA FACTRICE : Merci
La factrice lui rend son courrier
BLANCHE : Merci
LA FACTRICE : Bonne journée quand même
BLANCHE : Au revoir
Elle ouvre le recommandé
BLANCHE : Quoi ?!
CHEZ LES MARCI
FRANCOIS : C’est marrant tous ces messages
Blanche arrive et lui montre la lettre
BLANCHE : C’est quoi ça ?
FRANCOIS : Une lettre
BLANCHE : De qui d’après toi ? Du trésor public. Un rappel d’impôts ça s’appelle.
FRANCOIS : De combien ?
BLANCHE : 100 000.
FRANCOIS : Euros ?
BLANCHE : Francs. 15 000 euros si tu préfères. T’étais au courant ?
FRANCOIS : Du principe. ‘fin de la somme.
BLANCHE : Pourquoi j’apprends toujours la vérité au compte-goutte ? Enfin merde François je suis ta femme ! J’en ai marre je suis toujours la dernière informée de nos problèmes de frics ! J’en ai marre que tu me mettes devant le fait accompli que...
FRANÇOIS : On s’en sortiras, on s’en est toujours sortis non ?
BLANCHE : Jusqu’au jour où on coulera, à pic. A part le fisc et les banques on doit de l’argent à qui ?
François soupire en voyant Johanna arrivée
BLANCHE : Je t’écoute
FRANÇOIS : Pas devant Johanna
JOHANNA : Vous vous engueulez ?
En même temps :
BLANCHE : oui
FRANÇOIS : non
JOHANNA : Bon ben d’accord faudrait savoir hein
FRANÇOIS : Bien dormi ma princesse ?
JOHANNA : Oui. J’ai rêvé que je gagnais une compète grâce à ma nouvelle tenue ! Je suis contente qu’on aille l’acheter ce matin. Le magasin ouvre à quelle heure ? Elles sont où mes céréales multivitaminés ?
LUCAS : Bah répond maman où t’a mis sa bouffe pour hamster ?
BLANCHE : Y en a plus !
JOHANNA : C’est pas vrai !
BLANCHE : Y a du pain d’hier soir, fais le griller.
JOHANNA : Ouais du pain du beurre et de la confiture aussi non ? Et puis dans 6 mois je suis la première patineuse obèse
LUCAS (en train de lire une lettre) : Je le crois pas !
BLANCHE : Qu’est-ce qui se passe ?
LUCAS : Bah c’est mon école de ciné. Ils ont bien reçu ma demande d’inscription mais pas ma lettre de motivation.
FRANCOIS : T’es sur que tu l’as envoyée ?
LUCAS : Bah oui je suis pas débile. La lettre c’est 50% de la décision. Ils l’ont pommée c’est tout. En plus j’ai une copie mais elle est sur ma clé USB et c’est Rudy qui l’a. Et j’arrive pas à le joindre depuis 2 jours ! Bon je vais passer au Select. Ça se trouve il est pas encore levé.
BLANCHE : Et ton café ?!
LUCAS : J’ai pas le temps
François se lève et prend son manteau
BLANCHE : Et toi tu vas pas t’en tirer comme ça !
LE SELECT, DANS LA CHAMBRE DE RUDY
MIRTA (à travers la porte) : Debout fainéant !
RUDY : C’est… c’est Mima, c’est ma grand-mère !
NINON : De quoi ?
RUDY : Passe sous le lit, passe sous lit !
Ninon à une crise de rire
RUDY : oui oui oui oui j’arrive !... Euh… entre ! Entre.
MIRTA : Bien dormis ?
RUDY : Euh ouai ouai… bien. Bien et toi ?
MIRTA : Moyen moyen
RUDY : T’as… t’as des ennuis ?
MIRTA : Rien de bien grave. On s’est pas beaucoup vu depuis 2 jours hein ?!
RUDY : Ouais, bah tu sais j’ai un emploi du temps de folie.
MIRTA : hu hu, normal c’est de ton âge.
RUDY : Oui
MIRTA : hein…
Rudy embrasse sa grand-mère
MIRTA : Tu passes me voir si t’as un trou dans ton planning. Ca me ferait plaisir
RUDY : Oui oui ! Oui oui promis Mima.
Mirta sort de la chambre et Rudy ferme la porte
RUDY : Putain t’as eu chaud là ! Arrête de rigoler c’est pas drôle !
Ninon s’assoit sur le lit où Mirta à poser le plateau du petit déjeuner.
NINON : Oh merde !
RUDY : Bah voilà ! Y en a partout sur les draps…
NINON : Elle a pourtant l’air cool t’a grand-mère hein !
RUDY : Une main de fer dans un gant de métal oui ! Remarque j’peut pas lui en vouloir hein.
Soupir de Ninon
RUDY : C’est elle qui m’a élevé toute seule. Elle peut pas s’empêcher de me voir encore à peine plus grand que ça quoi ! Enfin le jour où elle me verra avec une nana dans la piaule jte raconte pas quoi !
NINON : On fait l’essai ?
RUDY : Quoi ?
NINON : On fait l’essai ?
RUDY : De quoi ?
NINON : aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
Rudy lui met la main sur la bouche pour l’empêcher d’hurler.
RUDY: Arête arête!! T’es con… Non mais délire pas steuplait arrête ! Allez mange mange là !
NINON : Tu m’avais dit que je pourrais prendre une douche !
RUDY : Ouais ouais ouais mais pas ici. Là c’est trop risqué là !
NINON : Pourquoi ?
Rudy : Hein ? Non c’est un nid de … un nid d’espions. Eh bah tiens pourquoi pas on n’irait pas à la plage hein ? Y a la mer, ya un très beau paysage et puis ya plein de sable ! Et puis comme ça y aura pas ma grand-mère
NINON : J’ai pas de maillot
RUDY : Eh ben… jte prete un des miens !!
NINON : pffffou !!
RUDY : Je plaisante je plaisante ! Viens on va à la buanderie ! Hey jte raconte même pas le nombre de nanas qui oublie leur maillot de bain ici à l’hôtel !
NINON : Okay
DANS LA BOUTIQUE DE CHARLOTTE
JOHANNA: Mais on va louper l’ouverture du magasin
BLANCHE: Oublie !
JOHANNA : Mais pourquoi ?
BLANCHE : Coucou
CHARLOTTE: Salut
BLANCHE : Tu te sens de créer une tenue de patinage en urgence ?
CHARLOTTE : Pour ta fille ? Et comment ! A la longue les robes de mariées c’est déprimant !
JOHANNA : Ah non mais tu ne peux pas me faire ça !
BLANCHE : Ecoute Johanna…
JOHANNA : Non non mais ma tenue elle existe d’accord ! Je l’ai vue je l’ai essayée je l’ai même rêvé qu’elle me faisait gagner ! Et papa m’a promis ! Et j’en veux pas d’autres hein !
BLANCHE : Johanna…
CHARLOTTE : T’inquiètes pas j’ai le dos large ! Tu veux que je vous laisse ?
BLANCHE : non reste ! Ton père et moi en ce moment on a des petits problèmes d’argent. Rien de grave, mais je ne peux pas te l’offrir pour l’instant.
JOHANNA : Mais maman je t’en supplie ! Le patinage c’est toute la vie !
BLANCHE : Tu crois que je te laisserais partir loin de moi qi je ne le savais pas ? Celle du magasin je ne peux vraiment pas. Mais Charlotte va te créer la tenue la plus sublissime depuis l’invention du patinage artistique. Tu me crois.
CHARLOTTE : Sublissime et à un prix raisonnable. Parole de couturière. Et d’amie. Johanna. C’est quoi ta chorégraphie ?
JOHANNA : Nos ferrata la vampire
CHARLOTTE : Rien que ça ?! Et… Tu la vois comment ta nos ferrata ?
JOHANNA : Ben… Gore mais craquante.
CHARLOTTE : Hum hum. Quelque chose dans cet esprit-là ?
JOHANNA ; Et avec une ceinture là c’est possible ?
CHARLOTTE : Bien sûr.
JOHANNA : Ouais mais il manque un truc.
CHARLOTTE : Dis toujours !
JOHANNA : BEN en fait, plein de griffes ici, et du sang là.
CHARLOTTE : Voilà ! Ca va aller ?
A L’HOPITAL
ROLAND : T’es contente ?
RACHEL : Oh j’suis folle de joie ! D’avoir quitté mon appartement et d’me retrouver à l’hôpital, si je m’écoutais je tirerais un feu d’artifice. T’as bien fermé ma porte ?
ROLAND : A double tours !
RACHEL : Evidemment j’sui contente que tu me l’ai apporté, parce que ici y a pas moyen d’avoir l’heure exacte ! Ni même de capter une station de radio convenable d’ailleurs !
ROLAND : Quelle râleuse !!
RACHEL : Les vieux, qu’on nous passe à travers c’est comme si on n’existait pas ! Râler, c’est la dernière liberté qui nous reste. Et mes fenêtres aussi tu y as pensé au moins ?
ROLAND : Aussi!
Rachel regarde les magazines qui lui a apporté Roland.
RACHEL : C’est quoi ça?
ROLAND : C’est la brochure d’une maison de retraite
RACHEL : Pourquoi tu passes la main?
ROLAND : Euh c’est pas pour moi Rachel.
RACHEL : Bah c’est pour qui?
ROLAND : Tu le sais aussi bien que moi
RACHEL : J’irais pas en maison de retraite !
ROLAND : Mais arrête. C’est pas vraiment une maison de retraite !
RACHEL : Ben c’est quoi alors ? Un hangar à vieux ?! Un mouroir ?!
ROLAND : Quel mouroir ? Mais c’est une superbe bâtisse. Avec une… Sur une colline toute plantée de Cyprès. Et puis je me suis renseigné, au niveau prix, c’est hyper raisonnable ! Hein ?! Pas plus cher qu’un studio…
RACHEL : Je n’irais PAS ! Voilà.
ROLAND : Mais c’est tout près du Mistral, on viendrait te voir tous les week-ends.
RACHEL : Vous seriez obligé de me prendre le pouls pour savoir si je vis encore. Tu peux me supplier à genoux je n’irais pas !
Rachel jette la brochure au pied du lit.
ROLAND : Tu n’as pas le choix. Le propriétaire est passé.
RACHEL : Il sait que je suis ici ?
ROLAND : Je lui ai dit.
RACHEL : Il est mort de honte j’espère ?! Parce que, le malaise, l’hôpital, c’est à cause de lui hein ! Enfin au moins, cet escroc n’est pas près d’me reparler d’exclusion !
ROLAND : Il te laisse une semaine pour déménager tes affaires.
RACHEL : Jamais tu m’entends, JAMAIS !!
AU SELECT :
Aïcha prend la tension de Mirta pendant que celle-ci lit son courrier.
AÏCHA : 15.9.
MIRTA : C’est beaucoup ?
Téléphone
MIRTA : Hôtel select bonjour ? (…) Ah c’est toi ! (…) La gueule moi ? Pas du tout ! (…) J’ai pas beaucoup de temps !
MIRTA (à Aïcha) : C’est Roland il sort de l’hôpital.
MIRTA (au téléphone) : Bah qu’est-ce que tu croyais, qu’elle allait danser les claquettes ?! Ça te ferait plaisir toi de finir tes jours dans une maison de retraite ? (…) Bah évidemment, ça me fait de la peine (…) Bah moi aussi je l’aime beaucoup ! (…) Dis-moi Roland, tu pourrais venir en début d’après-midi ? (…) Bah, pour vider son appartement, c’te blague ! On va pas attendre que son propriétaire s’en charge ! (…) C’est sa moi aussi.
AÏCHA : 17.10 ! Il te stresserait pas un peu ton Roland ?!
MIRTA : Oh, pas du tout !
AÏCHA : Oui ta tension est monté de 15,9 à 17,10 mais à part ça il te stress pas !!
MIRTA : Ben ça doit être Rachel !
AÏCHA : Hum. Bon elle ira où alors Rachel si il l’expulse ?
MIRTA : Je ne sais pas.
AÏCHA : C’est bizarre hein quand même chez nous en Algérie les vieux c’est sacré ! Alors qu’ici dès qu’ils sont plus bon à rien aller hop à la décharge ! Elle a pas de la famille cette femme quand même ? Ou je sais pas moi des amis qui pourrait l’hébergée.
MIRTA : Ecoute…C’est pas facile hein de se charger d’une dame âgée.
AÏCHA : Quand on veut on peut. Bon pour ta tension c’est pas trop grave essaie juste de faire un peu d’exercice !
MIRTA : Quel genre ?
AÏCHA : Bah pourquoi tu viendrais pas courir avec moi ? Un peu de jogging ça te ferais du bien !
MIRTA : Ooooh ! Même pas en rêve !
Lucas arrive en courant.
LUCAS : Il est où Rudy ??
MIRTA : Dis pas bonjour surtout hein !
LUCAS : Pardon.
Lucas fait la bise à Mirta et Aïcha.
MIRTA : C’est qui cette mignonne ? (en regardant les affiches sur le comptoir)
LUCAS : Euh la fille de l’architecte. Vous savez le parisien là ! Elle a fait une fugue il la cherche partout. Il m’a filé à vous en voulez ?
MIRTA : Ben euh.. J’vai essayer de la mettre quelque part oui bien sûr.
LUCAS : Et donc euh… Rudy il est … ?
MIRTA : Ah ! Oui.
Mirta prend un bout de papier derrière le comptoir et lui tend.
MIRTA : Tiens
LUCAS : Plage… Alors là j’suis mal ! Super mal même !!
MIRTA : Qu’est-ce…
Lucas s’en va en courant.
SUR LA PLAGE :
Rudy et Ninon jouent au volley et Rudy se prend la balle.
RUDY (en tombant au ralenti) : Oooooh
NINON : Je t’ai blessé ?
RUDY : Appelle le SAMU !
Il s’écroule sur le sable
NINON (en s’allongeant à côté de lui : Pfff ! N’importe quoi hein !
Rudy s’esclaffe
RUDY : A quoi tu penses ?
NINON : A l’avenir. Entre mon père et moi il y a incompatibilité d’humeur définitive. C’est triste hein ?! Mais c’est comme ça ! Donc je rentre à Paris chez des potes. C’est ce que j’ai de mieux à faire de toute façon.
RUDY : Et moi qu’est-ce que je deviens ?
NINON : On se connait depuis 2 jours !
RUDY : Eh ben justement c’est le début de l’accoutumance non ?! Et tiens t’as entendu la météo récemment ?
NINON : Non.
RUDY : Ah bah voilà c’est pour ça ! Là-bas il pleut des cordes alors qu’ici regarde y à pas un nuage depuis janvier !
Le téléphone de Rudy sonne…
NINON (en regardant qui appelle Rudy) : C’est qui Lucas ?
RUDY : C’est mon meilleur pote!
NINON : Et tu réponds pas?
RUDY : Non. Tu vois là je suis en conférence.
LUCAS : Alors tu m’évite? Ça fait 2 jours que j’te laisse des messages et que ça rappelle pas! Sympa ouais !
CHEZ RACHEL :
Mirta et Roland commence à emballer les affaire de Rachel.
MIRTA : Tu me fais la gueule ?
ROLAND : Pas du tout !
MIRTA : Prend moi pour une idiote tu veux !
ROLAND : Je te propose de vivre avec moi tu m’envoi bouler comme un malpropre ! Pourquoi je ferais la tête ?! Je réfléchis. C’est pas interdit que je sache non ?
MIRTA : A quoi ?
ROLAND : Au temps qui passe. C’est pas grand-chose les vestiges d’une vie, quand on vit seul, abandonné, sans personne,
MIRTA : Rooo… Tu vas pas recommencer quand même ?!
ROLAND : si je veux recommencer je recommence, et personne m’en empêchera, pas même toi, la femme de ma vie. … Bon… On.. On attaque par quoi là ?
MIRTA : Ben les pendules hein, c’est ce qu’il y a de plus fragile. Tu l’avais sentie venir toi l’expulsion de Rachel ?
ROLAND : Bah bien sûr que non ! Sinon tu crois que j’aurais laissé faire ?!
MIRTA : T’imagines le Mistral sans Rachel ?
ROLAND : Ni le Mistral sans Rachel ni Rachel sans le Mistral !
MIRTA : Un déménagement à son âge hein, c’est pas bon. Tu lui as parlé de la maison de retraite ?
ROLAND : Je lui ai même apporté une brochure. J’ai cru qu’elle allait me crever les yeux !
MIRTA : Remarque je la comprend hein. Finir ses jours entre vieux… Quelle horreur ! Ce qu’il lui faudrait c’est… un endroit pas trop dépaysant. Chez quelqu’un qu’elle connait par exemple.
ROLAND : Quelqu’un qui accepterais de s’occuper d’elle. Parce que à son âge avec con caractère… et… ses problèmes de santé euh…
MIRTA : Quand on veut on peut. Au Select il y a toujours une ou deux chambres de vides. Et si Rachel a besoin de soin, Aïcha a son diplôme d’infirmière.
ROLAND : Tu me demande mon avis ?
MIRTA : Je te demande rien! J’essaie de savoir ce que t’en penses.
ROLAND : Bah du bien. Beaucoup de bien même. Remarque, j’en attendais pas moins de toi hein. Tellement généreuse, tellement humain, tellement…
Roland se rapproche de Mirta et lui pose les mains sur les épaules.
MIRTA : Bat les pattes! Tu crois que je te vois pas venir avec tes mains pleines de vices ?!
ROLAND : Rrr… Mirta j’te jure tu….
MIRTA : Jure moins, et travaille plus ! (…) Attend ! Je crois que j’ai une idée pour que Rachel soit pas trop dépaysée par son déménagement…
CHARLOTTE (en prenant une photo de l’appartement de Rachel) : Qui a eu l’idée ?
MIRTA : A ton avis ?
CHARLOTTE : Mirta !
ROLAND : Pourquoi ?
CHARLOTTE : Y a qu’une femme pour avoir une attention aussi délicate.
Roland s’approche pendule et en sort une petite boite…
ROLAND : Bah… C’est quoi c’truc ?
MIRTA : Bah surement quelque chose de précieux, sinon Rachel ne l’aurait pas caché.
Roland ouvre la boite pour regarder ce qu’il y a à l’intérieur
MIRTA : Roland non !
ROLAND : Ooh ! Ça restera entre nous !
CHARLOTTE : Non Mirta a raison, c’est pas bien !
ROLAND : « Paris, 19 mars 1947 »
Mirta lui arrache la lettre des mains
MIRTA : Ca ne se fait pas !
CHARLOTTE : Bon, beh je vais vous laisser moi !
MIRTA : Tu viens à peine d’arriver !
CHARLOTTE : Euh oui mais je.. j’veux m’avancer sur la tenue de Johanna ! Mais si vous voulez je vous laisse l’appareil photo.
ROLAND (il s’adresse à Charlotte tout en regardant Mirta) : Non non reste hein si tu veux c’est moi qui m’en vais. (…) Ma présence importune madame !
SUR LA PLAGE :
Rudy et Ninon sont étendus sur le sable pendant que Lucas cherche sa clé USB dans le sac de Rudy.
RUDY : Vas-y fouille dans mon sac surtout te gêne pas hein !
LUCAS : Mais c’est pas possible elle doit bien être quelque part quand même !
Lucas finit par trouver sa clé USB dans le fond du sac de Rudy
LUCAS : Rudy ça c’est quoi ?
RUDY : Une gaufre ?
LUCAS : Mais Rudy J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi bordélique !
RUDY : Oh la la…
LUCAS (à Ninon) : Et alors, c’est quoi le problème ?
NINON : Mon père a déménagé nos affaires sans m’en parler. Il a nié tout ce que j’étais. Mes potes, ma vie, ‘fin tout quoi ! Alors maintenant l’idée de vivre avec lui, toute seule ça me… brrrr !!
LUCAS : J’sais pas si j’étais toi tu vois j’essaierai de…
NINON : T’es pas moi !
RUDY : Ouais puis niveau physique, on risque pas de vous confondre hein !!
LUCAS : Nan mais j’sais pas tu devrais lui téléphoné au moins !
NINON : J’l’appellerais quand j’serais à Paris, pas avant.
LUCAS : En tout cas, tu vois, (il sort l’affiche de sa poche) il te cherche un peu partout hein ! En plus j’lui ai parlé, il est pas bien hein !
NINON : Ah parce que moi j’suis bien peut-être ? Et ma mère elle était bien quand il découchait sans arrêt et sans prévenir là ? Bah tu vois s’il est inquiet tant mieux ! Il a que ce qu’il mérite !
LUCAS (en se relevant) : Bon…
RUDY : Bah où tu vas là ?
LUCAS : Bah je rentre chez moi
NINON (en se relevant d’un coup): Tu peux me rendre un p’tit service s’teuplait ?
LUCAS : Genre ?
NINON : Bah t’sais le loft de mon père est juste à côté de chez toi, donc j’te passe les clés et tu me quelques affaires d’accord ?
LUCAS : Nan nan désolé j’ai pas le temps !
RUDY : Attend ten ! Attend reste oh oh oh !
Rudy rejoint Lucas et l’emmène légèrement à l’écart pour que Ninon n’entende pas ce qu’ils disent.
RUDY : Une p’tite parisienne qui demande un malheureux p’tit service à un jeune marseillais dans ton genre et toi tu refuses ! Bah vas-y laisse tomber l’image qu’on vas avoir de nous à Paris hein, merci !
LUCAS : Bon écoute Rudy mon école de cinéma c’est quand même un peu plus important qu’une nana de passage non ?!
RUDY : Hey de passage peut-être mais… Hyper craquante. Hein, quand même ?! Avoue-le !
LUCAS : Bon oui d’accord !
RUDY : J’suis ton ami oui ou non ? Alors !
LUCAS : Foouuu ! D’accord ! J’viens avec toi. Mais d’un, tu viens avec moi ! D’accord ?
RUDY : Okay
LUCAS : Deux : on reste 5 minutes pas plus ! Et trois : c’est toi qui lui rapporte ses fringues !
RUDY : A vos ordres ! J’savais que j’pouvais t’faire confiance !
Ninon se rapproche des garçons
NINON : Alors ?
RUDY : Il accepte ! Bon t’as besoin de quoi ?
NINON : Alors euh… mon sac, mon livret A, euh, bah, des T-shirts des fringues ‘fin des jeans… tout ça, Puis bon vous improvisez quoi !
LUCAS : Et ça se trouve où tout ça ?
NINON : Bah vous fouillez hein j’vous donne l’autorisation de chercher partout ! Okay ? Moi j’vais piquer une tête. Merci.
AU BAR DU MISTRAL
MALIK : Ah il est là !
FRANCOIS : Bon change de disque ça fait 10 fois que tu m’fais le coup !
MALIK : Oui mais là c’est vrai !
Malik pointe du doigt la place du Mistral où Roland arrive.
FRANCOIS : J’t’attends depuis une heure !
ROLAND : La prochaine fois tu prendras un rendez-vous.
FRANCOIS : Il faut que j’te parle !
ROLAND : Une autre fois j’suis pas d’humeur !
FRANCOIS : C’est important et c’est urgent !
MALIK : Euh… 2 mauresques, pour détendre l’atmosphère.
Roland et François le regarde sans rien dire, tous les deux en colère.
MALIK : Euh Mélanie, on n’a pas des trucs à ranger à la cave ?
MELANIE : Non !
MALIK : Mais oui… Des Trucs, à la cave !
MELANIE : Ah oui, oui ! Des tas de trucs d’ailleurs !! Bon bah on vous laisse nous… Ce serait dommage de se prendre une balle perdue…
Mélanie et Malik partent donc à la cave pour laisser François et Roland en tête à tête.
FRANCOIS : J’ai des problèmes d’argent.
ROLAND : Je te préviens, si tu es revenu me taper…
FRANCOIS : On n’en est plus là ! J’suis venu te prévenir de…
ROLAND : De ?
FRANCOIS : J’ai pas le choix j’suis pris à la gorge !
ROLAND : Tu es venu me prévenir de quoi ?
FRANCOIS : Je vends le Mistral.
ROLAND : C’est ça ! Et moi je transforme la cannebière en golf 18 trous !
FRANCOIS : Je suis sérieux je vends !
ROLAND : A qui ?
FRANCOIS : A toi si ça t’intéresse.
ROLAND : Et comment je paye ? En hypothéquant ma dent en or ?
FRANCOIS : Empreinte !
ROLAND : Ha ! A mon âge ?! Les banques me riraient au nez !
FRANCOIS : Comme tu voudras, je sais ce qui me reste à faire !
ROLAND : Quoi si c’est pas indiscret ?
FRANCOIS : J’appelle une agence immobilière n’importe laquelle et je mets en vente.
ROLAND : Tu n’oseras pas.
FRANCOIS : J’ai pas le choix.
ROLAND : Je travaille ici. Mon père a travaillé ici. Mon grand-père et mon arrière-grand-père ont travaillé ici, et tu vendrais le bistro de tes ancêtres ?
FRANCOIS : Mais ces ancêtres sont morts, moi je suis bien vivant et j’ai des problèmes jusque-là !
ROLAND : Je t’interdis de vendre !
FRANCOIS : Tu n’as rien à m’interdire ! Le propriétaire c’est moi. C’est à moi que Grand-Père a légué le Mistral toi tu es mon locataire.
ROLAND : T’es gentil de me rappeler en quelle estime me tenait mon père.
FRANCOIS : J’ai des dettes Papa. Et j’te parle pas de mon rappel d’impôts. Su je ne prends pas le taureau par les cornes, ça va pourrir la vie de Blanche et des enfants.
ROLAND : Tandis que pourrir la mienne c’est moins grave.
FRANCOIS : J’ai pas dit ça !
ROLAND : Non. Mais tu l’as pensé tellement fort !
FRANCOIS : Tu changeras jamais hein !
ROLAND : Toi non plus ! Tu finiras sur la paille.
François prend ses affaires et sort du bar. Au milieu de la place, il se retourne pour regarder son père qui l’observe depuis l’entrée du bar. Plus loin sur la place, il s’assit sur un banc et sort son portable.
FRANCOIS : Allo ? Immobilière de gestion ? J’aimerais parler à Gilles Vinceul.
CHEZ LES CHAUMETTE
LUCAS : 5 minutes ! Pas plus.
RUDY : T’inquiètes !
LUCAS : Wow !!
RUDY: Ah waouh waouh waouh!
LUCAS : Ah ouais…
RUDY : Quand même hein !! Eh ben ! Dire qu’elle veut remonter à Paris ! Moi tu me donne la mer, le soleil et ce loft de folie…Tu peux m’envoyer le GIGN que je bougerais pas d’ici tiens !
Rudy s’esclaffe pendant que Lucas commence déjà à chercher les affaires de Ninon.
RUDY : Bah, ça t’intéresses pas s’que j’dis ?
LUCAS : Si si, ça me passionne tu penses ! Mais tu vois là, j’suis un peu pressé ! Donc si on pouvait… hein !!
RUDY : On est venu chercher quoi déjà ?
LUCAS : Euh sac, livret A et euh... D’autres trucs !
RUDY : Eh bah tu sais quoi? Tu vas t’occuper du livret A et je, je vais m’occuper… D’autres trucs !
Sur la place du Mistral, Vincent Chaumette se rapproche de plus en plus de son loft…
Rudy ouvre un sac et découvre un string
RUDY : Lucas?! Regarde ce que j’ai trouvé !
LUCAS : C’est quoi ça?
RUDY : Bah une tenue de jardinage !!
LUCAS : Pfioouuu, t’es con !!
RUDY : Bah quoi t’en as jamais vu ?
LUCAS: Bah attend… Si!
RUDY : Ah dans les magazines de ta mère?! Tu veux toucher ? Vas-y ! Tiens. Prend. Vas-y vas-y !
LUCAS : Comment elles font pour tout faire tenir dans si peu de tissus ?
RUDY: Haaaaa!! T’es con!!! Ah bah c’est les filles ça c’est magique je… Tu veux que j’te l’dise combien de fois ?!
Ils entendent une clé tourner dans la serrure…